Premières Rencontres et Âmes Sœurs

Par John Fluevog

Un bon matin, le beau Rufus déjeunait dans un bistro français tendance sur la 14e rue. Il paya son addition, se leva et, soudainement, son humeur changea; un étrange sentiment l’envahit. Il resta là un moment, un peu sonné, pour tenter de retrouver son calme et de remettre de l’ordre dans son esprit, mais il sut dès cet instant qu’il allait vivre une nouvelle aventure. Il était en transe mystique. Impossible d’y échapper et impossible de revenir en arrière. Il avait l’impression que quelque chose venait de prendre le contrôle de sa vie, et c’était grisant.

Rufus sortit du restaurant, ses Fluevogs aux pieds, et se mit en marche. Après un moment, il se sentit fatigué et, voyant un gros rocher sur le côté de la route, s’assit pour se reposer. Bientôt, une jeune femme, qui portait également des Fluevogs, s’approcha de Rufus et s’assit sur le rocher non loin de lui. Comme il était un jeune homme gentil et bien élevé, Rufus lui demanda comment elle s’appelait.

« Jane », répondit-elle. Après une petite pause durant laquelle peu de mots furent échangés, Jane demanda à Rufus où il allait, et celui-ci bafouilla qu’il n’en était pas trop sûr, mais qu’il savait qu’il était sur la bonne voie. Sans hésitation, elle dit : « Je sais ce que tu veux dire ». Un ange passa et, tout d’un coup, comme si une cloche ou une alarme avait retenti, les deux jeunes gens se levèrent et commencèrent à marcher côte à côte. Ils se laissèrent transporter par leurs Fluevogs jusqu’à la tombée du jour et ils se rendirent compte, en voyant un joli petit restaurant à la façade de brique et à la haute cheminée d’où s’échappait une odeur de rutabagas et de navets frais, qu’ils avaient faim.

Ils s’installèrent près d’une petite fenêtre devant un foyer crépitant dont il émanait une chaleur invitante. Un moment passa en silence, et Rufus se rendit compte qu’ils étaient seuls dans le restaurant. Habituellement, ce n’est pas bon signe, songea-t-il, mais pour cette fois, c’était parfait. Jane commanda les rutabagas et Rufus, les navets. En attendant leur plat, ils observèrent les alentours, remarquant la décoration unique et les étranges petits objets. Parfois, leurs regards se croisaient dans un silence un peu gêné. Malgré tout, il fut vite évident que les deux jeunes gens étaient de plus en plus à l’aise dans le moment. Soudain, Jane s’exclama : « J’aime tes Fluevogs! », et Rufus répondit : « Merci! J’aime les tiens, moi aussi!» Un sourire illumina leur visage, et c’est alors que quelque chose de merveilleux se produit : ils se regardèrent enfin dans les yeux sans gêne et virent à quel point ils s’aimaient. Dès lors, ils furent inséparables*.

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* Nous tenons à préciser que comme ils avaient marché presque toute la journée, ils ont appelé un Uber pour rentrer chez eux ce soir-là.

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